Espirito Santo, Vanuatu

Le Vanuatu où le pays des sourires, était depuis toujours une des destinations rêvées de Pauline. Son père, ancien marin, lui parlait d’une culture particulière basée sur des coutumes ancestrales fortes et des forêts si denses qu’on n’y voyait presque plus le soleil.

Nous passerons une semaine sur l’île d’Espirito Santo, au nord de l’archipel du Vanuatu, une île qui va nous marquer tant par sa beauté que par sa culture.

Quand nous arrivons à Turtle Bay là où nous allons loger, nous découvrons la super vue sur les îles d’en face. Le ciel commence à s’éclaircir c’est bon signe pour la semaine, car aujourd’hui le vol depuis Brisbane a duré une heure de plus (le pilote de l’avion ne voulait pas atterrir à cause du mauvais temps).

La remontée en kayak jusqu’à Matevulu

Nous avons choisi l’île de Santo, car c’est la seule île du Vanuatu qui possède autant de trous bleus (plus de 48 répertoriés), et qui est assez facile d’accès. Environ 40 000 personnes vivent ici, et la plupart sur la côte Est.

Après la première nuit dans notre bungalow très confortable, au bord de la mer, nous avons hâte de prendre un kayak pour aller à Matevulu.

Le blue hole de Matevulu

Une fois sur le kayak, nous traversons la baie de Turtle afin de trouver l’entrée de la rivière pour aller à Matevulu. Bien sur celui-ci n’est pas indiqué donc nous hésitons quelques minutes avant de remonter le début d’une rivière. Très vite, on se rend compte que l’on est sur la bonne voie, Delphine, responsable de l’hôtel, nous a dit en partant que nous devions à un moment donné arriver sous un petit pont. Et là c’est juste un moment incroyable.. nous sommes tous les deux seuls sur notre kayak à remonter la rivière, et la mangrove entourée d’une jungle verdoyante. C’est magnifique on hallucine de voir un tel paysage, paisible, seul le bruit des oiseaux brisent le silence.

Remontée de la rivière jusqu’au trou bleu de Matevulu

Après presque une demi-heure à remonter la rivière, celle-ci commence à devenir plus claire et nous arrivons au blue hole. Comme dans un rêve, c’est un lieu exceptionnel, il y a des cordes pour sauter, un petit aménagement en bois construit par les gens du village et presque personne. Nous passons 2 heures à plonger, sauter à la corde et nous détendre ici ! Dur de décrire ce lieu si paradisiaque. Comme partout au Vanuatu, que l’on soit NiVan ou touriste il faut donner des vatus au village pour pouvoir accéder à certains lieux,cela fait partie des coutumes. Ici l’entrée est de 500 vatus/personne.

Le poids de « la coutume « est énorme au Vanuatu, elle régit la vie des vanuatais au quotidien. Les chefs de village gèrent les problèmes courants quel-qu’ils soient. La loi coutumière est plus importante que la loi du pays. Lorsque les gens ont un problème ils vont voir leur chef, et c’est ce dernier qui prendra la décision ou non de prévenir la police.

C’est à contrecœur que nous repartons rejoindre la mer avec notre kayak. Le courant pas trop fort nous permet de regagner la côte en moins d’une heure.

Premier kava !


Le soir, Daniel, nous invite à boire le kava avec un autre jeune couple venu d’Australie. Le kava est une plante originaire du Pacifique et est la plus part du temps consommée sous forme de boisson. Le kava du Vanuatu est considéré comme noble et pur car il est extrait directement de la plante.
Le rhizome du kava possède des propriétés anesthésiantes, myorelaxantes, stimulantes et euphorisantes. Seulement ses effets sont surtout ressentis quand on en consomme beaucoup.

Quand on boit le kava, on dit malok, on peut manger des fruits et recracher la dernière gorgée . On se sert donc un petit bol et le buvons comme on le doit cul sec ! Et là, c’est pas bon du tout ! Mais bon avec la grimace, on va dire que ça passe !

Water Cave

Mardi matin, un chauffeur vient nous récupérer pour aller à Water Cave. Plus de place dans le pick up car il y a avec nous 4 autres français donc nous montons dans la benne à l’arrière. Nous passons plus d’une heure à nous cramponner et à éviter les chocs à cause de la piste complètement défonçée (de la boue et des trous partout !).

De la rivière à la grotte

Nous arrivons au village à partir duquel nous retrouvons notre guide (le chef du village) pour aller explorer la grotte. Etant francophone, il nous explique le parcours que l’on va faire dans la forêt pour accéder à la grotte.
A Santo il y a plus de 26 dialectes, et les gens peuvent aussi parler français ou anglais selon l’église implantée dans leur village. Au Vanuatu, le bislama est la langue officielle, presque tout le monde le parle.

Nous partons à pied dans la forêt boueuse et luxuriante, et notre guide nous coupe avec son sabre un bambou à chacun en nous disant que ce sera notre troisième pied pour ne pas glisser !
Après presque 30 minutes, nous arrivons à la rivière. Nous allons marcher dans l’eau jusqu’à la sortie de la grotte.

Deux parois hautes d’environ 15 m de chaque côté du cours d’eau, nous plongent dans le temps. Il y a en effet sur les parois des coquillages qui datent d’il y a très longtemps. C’est vraiment magnifique, et on se sent privilégiés de découvrir ce lieu. Le chef nous explique comment dans son village, ils pêchent les écrevisses, et les anguilles et comment ils chassent au lance pierre les oiseaux et les chauves souris.
Au Vanuatu, les gens se nourrissent encore beaucoup de la chasse et de la pêche et sont nombreux à vivre encore sans électricité.

Avant d’arriver à l’entrée de la grotte, nous passons deux trois passages où l’eau nous arrive jusqu’à la taille, ça rafraîchit bien sous cette chaleur bien humide.
Nous rentrons dans la grotte très étroite (entre 40 cm et 1 mètre de large) mais relativement haute. Nous voyons des milliers de chauves souris et d’hirondelles qui volent au plafond. Certaines nous frôlent la tête.
Après 300 m dans la grotte nous voilà sortis et de retour dans la jungle. Le guide nous coupe des navels (fruits qui ressemblent à l’amande) et c’est pas mauvais !

Une belle averse nous trempe bien et nous retournons au village.

Préparation du Kava au village

Une fois arrivés, nous sommes attendus par le fils du chef, pour l’aider à la préparation du kava.

Il nous amène dans un petit jardin, les racines de kava dans une bassine, pour commencer la préparation. Il insère les racines dans un hachoir à viande (on fait avec ce qu’on a !) et mouline jusqu’à obtenir une « pâte ». Il repasse encore une fois et la première étape est faite. Ensuite il prend une bassine comme récipient et essore la pâte dans un sac de jute. Une fois le kava liquide extrait on le passe plusieurs fois à travers un tissu pour qu’il ne reste plus que la boisson.

Le kava est prêt à être déguster ! On se regroupe au nakamal avec le chef du village le remercions et buvons !

Nous prenons quelques photos du village et après cette belle journée, le retour se fera cette fois-ci à l’intérieur du pick-up, plus reposant.

Une mère et son fils au village

Découverte du récif d’Ais Island

Ce matin nous avons rendez-vous avec Fabrice pour voir les dugongs, faire un peu d’apnée et du snorkeling autour d’Ais Island. On monte sur son bateau et Fabrice nous présente aussi le skipper Bradley qui est le fils du chef de village à qui appartient le récif. Il nous explique alors que la zone est accessible seulement par les gens du village et que c’est en quelque sorte une « réserve » marine pour protéger les dugongs.

Ais Island

Nous allons dans un premier temps au bord du récif, où le tombant descend très vite dans le bleu. La visibilité est super et quand nous plongeons on voit de magnifiques coraux colorés. Fabrice nous laisse à ce niveau et nous dit de suivre le récif pendant qu’eux s’éloignent pour pêcher. Durant 2 heures à l’eau, nous voyons un petit requin pointe blanche, un banc de perroquets à bosse, une tortue et des multitudes de poissons tropicaux. On se prend une légère averse et le courant du à la marée commence a forcé.

Nous faisons signe au bateau et Fabrice nous récupère pour nous amener sur un second spot, dans lequel il y a moins de fond mais où les patates de corail sont superbes ! On peut voir la patate aux millions de demoiselles bleues, la patate des poissons clowns, des coraux mous, etc.
Du fait du statut « coutumier » de l’endroit, nous sommes seulement deux à l’explorer aujourd’hui. C’est si beau et c’est vraiment agréable de voir que les coraux sont bien préservés ici.

Le récif d’Ais Island

Les sirènes de Santo

Avant de venir au Vanuatu, nous ne savions pas qu’il y avait des dugongs à Santo. Quand nous avions vu qu’il était possible d’en voir ici, on a pas hésité une seconde pour tenter de les voir !

Après être remontés sur le bateau, Fabrice et son skipper crient en Bislama et nous signalent la présence d’un dugong assez vif ! Pour ne pas l’effrayer et le faire partir Fabrice nous propose de rester sur le bateau, ce que nous faisons. Ensuite, il nous dit de nous mettre à l’eau et de le regarder passer devant nous, c’est ce que l’on fait et bingo ! Nous voyons le dugong à toute vitesse foncé droit sur nous avant de tourner et de s’éloigner. On comprend mieux pourquoi on les appelle les sirènes des mer… en plus ils ont une belle tête d’hippopotame ! On en revient toujours pas d’avoir pu voir un dugong de si près !

Nous sommes trop contents et nous partons pour le laisser tranquille. Fabrice en repère encore 2, cette fois ci une maman avec son petit, ces deux nagent pas trop loin du bateau en s’éloignant c’est super. Puis nous en voyons encore un solitaire au loin et nous verront la dugong nommée « Porc épic » habituée des lieux que Fabrice a en quelque sorte « adoptée ».

Ce fut une excellente matinée, et on ne pouvait pas rêver mieux pour les dugongs!

Durant toute la sortie, Fabrice nous a expliqué l’histoire de Santo depuis la venue de sa famille dans les année 1850. Ainsi il nous a parlé des conditions de vie pas toujours faciles au Vanuatu. En proposant des sorties en mer, Fabrice récupère 10% du chiffre pour les donner au village voisin, c’est de l’écotourisme. De plus grâce à cette activité, le chef d’Ais Island n’a pas vendu l’île aux investisseurs étrangers qui avaient pour projet la construction d’un complexe hôtelier.
Nous en profitons aussi pour donner des fournitures scolaires pour l’école du village que nous avions ramener d’Australie. Les frais de scolarité au Vanuatu sont très coûteux, et il y a très peu d’enseignants.


Nous en profitons aussi pour donner des fournitures scolaires pour l’école du village que nous avions ramener d’Australie. Les frais de scolarité au Vanuatu sont très coûteux, et il y a très peu d’enseignants.

Une journée sur la côte Est

Jeudi, Damas, notre chauffeur de taxi pour la journée vient nous récupérer avec à son bord 3 autres français (dont Anne et Cyril que nous avions déjà rencontré lors de Water Cave). Nous allons aujourd’hui monter jusqu’à Port Olry en passant par le trou bleu de Nanda, les plages de Lonnoc et de Champagne Beach.

Nanda Blue Hole

Superbe blue hole, où l’eau est d’une clarté !!! Quand on arrive on est impressionnés de voir cette translucidité, on y voit même les poissons nager plus bas. On n’hésite pas et on y plonge ! Bon ça rafraîchit quand même, l’eau doit pas être à plus de 20°C. Ce trou bleu est très beau même s’il est au final beaucoup plus aménagé que celui de Matevulu.

Nanda Blue Hole
Ambiance et poissons de Nanda

Champagne Beach et Lonnoc

On s’arrête ensuite à Lonnoc, où nous allons commander à manger et allons goûter pour la première fois le crabe des cocotiers ! C’est plus d’une heure après que nos assiettes arrivent. Heureusement que Léo seulement à pris du crabe car les assiettes sont très généreuses. C’est super bon et ça a bien un vrai gout de coco.

Après avoir mangé sur la belle plage de Lonnoc nous allons vers la plus célèbre à Santo « Champagne Beach ».

Champagne Beach

C’est en effet une belle plage de carte postale, avec son sable blanc et fin. Nous en profitons pour nous baigner et nous balader sur le sable.

Le village de Port Olry

En fin d’après-midi, nous arrivons à Port Olry ou le Paradis selon Damas. Nous découvrons un petit village paisible au bord d’une magnifique plage! Les enfants, et les jeunes s’amusent dans l’eau, pendant que les grands sont à leur occupation. Nous n’y resterons qu’une heure le temps de se balader à travers les maisons. Les gens sont pour la plupart francophones et très accueillants. Dès que nous croisons le regard des villageois, nous échangeons un sourire spontané.

Sur le chemin du retour, Damas nous explique beaucoup de choses sur Santo et le Vanuatu. C’est quelqu’un de très intéressant, une « vrai encyclopédie » du Vanuatu. Il nous parle des différentes espèces de cocotiers utilisées pour la coprah, du système éducatif, des dernières histoires de cannibalisme du pays, de la flore, et des matelots français qui jouaient au foot avec les locaux durant sa jeunesse…

Session d’apnée et snorkeling à Mavea et Dany Island

Aujourd’hui, on va au Matevulu Lodge car nous allons faire de l’apnée avec Edouard le gérant. Bon, Pauline a le rhume, donc on va voir si ses sinus lui laisseront faire quelques descentes.

Nous faisons un premier arrêt pas loin de Mavea Island, il y a environ 15 mètres de fond. Dès que nous mettons la tête sous l’eau nous voyons une tortue. Les sinus de Pauline ne passent pas, du coup pas trop de descentes pour elle. Les coraux ne sont pas vraiment en forme ici, mais il y a de la vie. Des petits poissons se font pourchasser par un requin pointe noire mais ce dernier prend peur quand il nous voit et fait demi tour.

Nous remontons sur la barque direction Mavea Island, une petite île très jolie. Nous partons de la plage pour aller faire du snorkeling et voir les jolies patates de corail. On se dirige ensuite vers Dany Island où nous nous poserons tranquillement quelques minutes avant de repartir à l’eau! Ici c’est réputé pour le snorkeling, il y a effectivement pas mal de coraux durs. Nous allons un peu plus loin pour voir un morceau d’épave d’avion.

Luganville et Million $ Point

Avant dernière journée à Santo. On va faire un tour en ville, pour voir le petit marché, et voir si on trouve quelques souvenirs. Luganville est la deuxième plus grande ville du Vanuatu, mais il n’y a pas grand chose à voir et à faire. Quelques commerces tenus par des chinois, mais les prix sont excessifs pour le niveau de vie vanuatais.
Tout est cher ici, c’est assez hallucinant…quand on pense que le salaire moyen tourne autour de 300 $ /mois.

Le marché de Luganville

Il est midi, nous prenons un transport public pour aller à Million Dollars Point. Ce site est connu au Vanuatu pour ses vestiges militaires déversés après la seconde guerre mondiale par les américains. En partant du Vanuatu, ces derniers ont laissé ici, des tanks, des bateaux, des bouteilles, des armes, des balles, des camions, etc. Du coup c’est aujourd’hui, une vrai décharge sous l’eau mais qui mérite le coup d’œil !

En arrivant sur le site, nous sommes seuls à part 2-3 plongeurs. Les sites touristiques ici ne sont pas vraiment touristiques, il n’y a jamais personnes et nous recroisons souvent les quelques touristes de la veille. On se prend une pause avant d’aller à l’eau car il fait une de ces chaleurs !

Pirogue traditionnelle aux couleurs de la France

Puis on part de la plage, et dès 10 mètres nous voyons une épave de grand bateau. Plus loin, on voit un camion, et un tank… Le plus impressionnant, c’est que la vie reprend de plus belle. C’est une ambiance particulière mais assez unique en son genre. On comprend bien pourquoi Million $ Point, il y en vraiment pour plusieurs millions de dollars de matériels!
Léo trouve même une petite fiole quasi intacte mais nous la laissons sur place.

Epave de bateau à Million $ Point
Epave de camion à Million $ Point

Dernière journée à Riri Blue Hole

Aujourd’hui nous prenons l’avion pour Brisbane. Mais il nous reste encore une matinée et comme nous ne sommes pas encore allés à Riri (un autre trou bleu) nous en profitons. Cette nuit, on a eu droit à de très grosses averses ! En arrivant à Riri, on découvre le magnifique trou bleu et nous sommes seuls ! C’est super mais alors vu l’humidité qui règne ici, nous n’avons pas le temps d’être à l’eau qu’on se fait dévorer par les moustiques ! Il y en a à bloc !


On profite de nos derniers moments ici, c’est calme et magnifique. Vers 13h quand nous partons, une grande famille NiVan arrive dans un pick-up et débarque plusieurs marmites de maniocs, gâteaux, etc. pour fêter Pâque.

Le beau blue hole de Riri

C’est fini, il est temps de partir, c’est avec un pincement au cœur que nous quittons Santo.. Nous sommes tombés sous le charme du Vanuatu et comptons bien y revenir un jour pour découvrir d’autres îles !

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